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LIVRE X. — DES ÉTOILES MULTIPLES.

on pas eu le droit de se prononcer sur la généralité de la loi du carré des distances. Maintenant, je le répète, grâce aux observations des étoiles doubles, ces doutes sont entièrement dissipés. Il n’en faudrait pas davantage pour justifier le vif intérêt que les déplacements relatifs des étoiles ont excité parmi les astronomes. On verra, au reste, dans les chapitres suivants, tout ce que cette nouvelle branche de la science renferme encore d’avenir.


CHAPITRE XIV

quand on aura déterminé les distances des étoiles doubles à la terre, les masses de celles de ces étoiles dont les mouvements relatifs seront connus pourront être facilement comparées à la masse de la terre ou à celle du soleil


L’observation directe des étoiles doubles donne la vitesse angulaire de la petite étoile autour de la grande ; si nous avions en lieues le rayon de l’orbite que cette petite étoile parcourt, nous trouverions aisément quelle est, en fraction de lieue ou en mètres, la quantité dont elle tombe, en une seconde, vers l’étoile centrale. Cette quantité, comparée à la chute d’un corps, d’un boulet, par exemple, vers la Terre, ou à la chute d’un corps vers le Soleil, lorsque préalablement les trois nombres auraient été réduits à une distance commune par la proportion inverse des carrés, donnerait le rapport de la masse de la grande étoile à la masse de la terre ou à celle du soleil. Jusqu’ici, malheureusement, on ne connaît, relativement aux rayons des orbites des satellites