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LIVRE X. — DES ÉTOILES MULTIPLES.

ces teintes comme réelles. Eh bien, l’occultation de la grande étoile n’amène, sur la seconde, la disparition de toute couleur que dans un certain nombre de cas. Le plus ordinairement, cette occultation laisse la teinte de la petite étoile intacte, ou, du moins, n’y apporte que des modifications insensibles.

L’existence d’un si grand nombre d’étoiles bleues ou vertes dans les groupes binaires, connues sous le nom d’étoiles doubles, est un fait d’autant plus digne d’attention, comme je le faisais remarquer dans l’ouvrage cité, que parmi les 60 ou 80 mille étoiles isolées dont les catalogues astronomiques font connaître les positions, il n’en est, je crois, aucune qui s’y trouve inscrite avec d’autres indications, en fait de teintes, que le blanc, le rouge et le jaune. Les conditions physiques inhérentes à l’émission d’une lumière bleue ou verte semblent donc ne se rencontrer que dans les étoiles multiples.


CHAPITRE VIII

époque de la découverte des étoiles bleues


J’ai été curieux de rechercher quel observateur avait, le premier, reconnu qu’il existe des étoiles bleues. Les anciens n’ont parlé que d’étoiles blanches et rouges. Ils mettaient dans cette dernière classe Arcturus, Aldebaran, Pollux, Antarès et α d’Orion, qui sont rougeâtres encore. À leur liste, et cette circonstance est digne de remarque, ils ajoutaient Sirius, dont la blancheur frappe tous les yeux. Il semblerait donc qu’avec le temps certaines étoiles