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LIVRE IX. — DES ÉTOILES SIMPLES.

constituent la première grandeur ; que les étoiles de deuxième, de troisième grandeur viennent ensuite, etc. ; que la sixième grandeur compose enfin la dernière série, entièrement visible à l’œil nu. Remarquons encore que lorsqu’il s’agit de classer les étoiles en ordres de grandeurs les astronomes exercés diffèrent à peine les uns des autres.

Eh bien, α de la Grande Ourse ne pourrait aujourd’hui, à aucun titre, être classée parmi les étoiles de première à deuxième grandeur, comme du temps de Flamsteed ; cette étoile a donc diminué.

Flamsteed marquait les deux premières de l’Hydre femelle comme de quatrième grandeur ; Herschel ne les trouvait plus que de huitième à neuvième grandeur.

Denebola ou β du Lion, que Bayer rangeait dans la première grandeur, est aujourd’hui inférieure à beaucoup d’étoiles de la deuxième.

α du Dragon figurait dans l’atlas de Bayer comme de deuxième grandeur ; maintenant on la marquerait de troisième au plus.

Je trouverai, je crois, la preuve la plus incontestable de la diminution d’intensité d’une étoile dans une très ancienne remarque d’Hipparque.

Cet illustre astronome, qui vivait 120 ans avant notre ère, disait en critiquant Aratus : « L’étoile du pied de devant du Bélier est belle et remarquable. » De nos jours l’étoile du pied de devant du Bélier est de quatrième grandeur. Vainement voudrait-on, pour échapper à la conséquence que cette observation entraîne, changer la forme de l’animal, le pied s’étendrait même jusqu’au nœud des Poissons, qu’on n’aurait rien gagné, puisque