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LIVRE IX. — DES ÉTOILES SIMPLES.

mais ce terme de comparaison était beaucoup plus défectueux que la généralité des astronomes ne l’avaient supposé. En se livrant à un examen approfondi des cartes de Bayer, M. Argelander, de Bonn, a prouvé récemment que leur auteur n’avait fait personnellement aucune observation, qu’il s’était contenté d’enregistrer les étoiles d’après les grandeurs consignées dans l’Almageste de Ptolémée et dans le catalogue de Tycho.

Bayer, comme nous l’avons dit précédemment (liv. viii, chap. iv, p. 315), eut l’heureuse pensée de désigner les étoiles de chaque constellation par les lettres α, β, γ, δ, etc., de l’alphabet grec, mais on avait admis jusqu’ici qu’en affectant ces lettres aux différentes étoiles, il avait tenu compte de l’ordre exact de grandeur, en sorte que α, dans chaque constellation, désignait toujours la plus brillante ; β celle qui venait ensuite ; γ d’après ce système aurait été la troisième, δ la quatrième, ε la cinquième, et ainsi de suite. Ce n’est pas tout à fait ainsi que Bayer a opéré : c’est bien par la lettre α que l’auteur désigne l’étoile la plus brillante d’une constellation, mais s’il y a dans cette même constellation cinq ou six étoiles de la grandeur suivante, et cependant d’intensité différente, il ne prend aucun soin de marquer par β la plus brillante de ces étoiles, par γ la troisième, et ainsi de suite. D’après M. Argelander, dont je rapporterai ici les propres expressions, « dans ce cas l’ordre des lettres suit celui des positions (et non pas des intensités), de telle sorte que les étoiles de même classe, qui sont adjacentes, sont désignées par des lettres qui se suivent, en commençant le plus souvent par la tête et en continuant dans le sens