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LIVRE VII. — MOUVEMENT DU SOLEIL.

voulut pour sa garantie avoir un rapport du Bureau des Longitudes ; il craignait que ce changement n’amenât un mouvement insurrectionnel dans la population ouvrière ; que celle-ci ne refusât d’accepter un midi qui, par une contradiction dans les termes, ne correspondrait pas au milieu du jour, un midi qui partagerait en deux portions inégales le temps compris entre le lever et le coucher du soleil. Ces sinistres appréhensions ne se réalisèrent point : le changement passa inaperçu.

Quant aux horlogers, ils ont unanimement témoigné leur satisfaction de voir enfin la mesure du temps ramenée à une régularité qu’ils appelaient de tous leurs vœux ; ils ne sont plus maintenant exposés à entendre des acheteurs ignorants se lamenter de voir leurs montres en désaccord avec le soleil. Auparavant, les horlogers répondaient : C’est la faute du soleil et non celle de la montre. Peu de personnes se contentaient de cette explication, que certaines taxaient même d’impiété.

Ce qui n’était, en 1816, que de simple convenance, est devenu plus tard d’une nécessité absolue ; les moments des départs et des arrivées des convois des chemins de fer devant être réglés avec une grande précision, il est indispensable que les horloges employées dans les diverses stations soient comparables entre elles, ce à quoi on ne parviendra avec certitude qu’en les réglant sur le temps moyen. Il faut éviter surtout qu’on ne se serve dans un lieu de temps moyen et dans un autre de temps vrai, ce qui pourrait amener des différences, ainsi qu’on l’a vu plus haut, de 16m 17s, 2.

De telles dissemblances dans les heures, combinées