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LIVRE VII. — MOUVEMENT DU SOLEIL.

nient d’être obligé de toucher sans cesse le temps (toccare il tempo), comme on dit de l’autre côté des Alpes, quand on réfléchit que les horloges italiques se concilient difficilement avec une vie méthodique, car les heures des repas, des travaux, du repos, les heures où commencent et finissent les fonctions publiques, ne sauraient être fixes dans un pareil système, et changent notablement suivant les saisons. Tels sont au surplus, en substance, les arguments que des Italiens éminents ont présentés à leurs compatriotes, pour les arracher à une pratique en faveur de laquelle on ne pouvait réellement invoquer que son ancienneté.

Les Babyloniens, les Syriens, les Perses, les Grecs modernes, les habitants des îles Baléares, etc., ont pris pour commencement du jour le lever du soleil.

Un pareil choix n’a pu être fait que dans des temps d’ignorance. Une horloge bien réglée ne saurait marquer la même heure, pendant plusieurs jours consécutifs, au moment du lever du soleil. Parmi les phénomènes astronomiques, il n’en est pas d’ailleurs dont l’observation soit sujette à plus d’incertitude, à plus d’erreurs que celle du lever ou du coucher des astres.

Chez les anciens Arabes, suivis en cela par l’auteur de l’Almageste, par Ptolémée, le jour commençait à midi.

Les astronomes modernes ont généralement adopté cet usage. Le moment de changer de date se trouve alors marqué sans équivoque, par un phénomène facile à observer quand le ciel est serein. Le passage du soleil dans un plan orienté suivant le méridien, la marche ou