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LIVRE VI. — DU MOUVEMENT DIURNE.

zénith est le complément de ce premier nombre à 90° ou 41° 9′ 46″.


CHAPITRE VII

opinions des anciens sur le mouvement diurne.
— idées des épicuriens.


S’il faut en croire Achille Fatius, Xénophanes, qui vivait de 617 à 510 avant notre ère, donnait à la terre, pour la soutenir, des fondements qui s’étendaient à l’infini.

Avec de pareils fondements il eût été impossible que le soleil, la lune et les étoiles complétassent leur révolution par-dessous le globe ; l’appui solide et indéfini y aurait mis obstacle. L’appui solide et indéfini une fois admis, les idées des Épicuriens étaient de vérité nécessaire ; les astres devaient inévitablement s’éteindre tous les jours à l’occident, puisqu’on ne les voyait pas revenir au point de leur lever ; ils devaient quelques heures après se rallumer à l’orient.

Du temps d’Auguste, Cléomède se voyait encore obligé de combattre les idées des Épicuriens sur les couchers et les levers des étoiles ou du soleil. « Ces immenses sottises, s’écriait le philosophe, ont pour seul fondement un conte de vieille femme, suivant lequel les Ibères entendent tous les soirs le sifflement que le soleil incandescent produit en s’éteignant comme un fer rouge dans les eaux de l’Océan. »