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LIVRE I. — NOTIONS DE GÉOMÉTRIE.

désigne des 60es et 3 600es de degrés ont l’inconvénient de s’appliquer aussi dans le langage commun à la mesure de certaines portions du temps ; le premier désignant un 60e d’heure et le second un 60e de minute. Il est rare, cependant, qu’il puisse en résulter une confusion véritable ; les termes des problèmes qu’on se propose de résoudre indiquant toujours suffisamment s’il est question d’espace ou de durée. Au reste, pour éviter toute méprise, on ne manque pas, quand il y a lieu, de dire si l’on parle de minutes et de secondes de degré ou de minutes et de secondes de temps. Dans l’écriture, on a fait aussi une confusion regrettable, en se servant indistinctement des mêmes signes ′, ″, pour désigner les minutes et secondes de temps et les minutes et secondes de degré. Cette confusion n’existe plus dans les ouvrages modernes, où les minutes et secondes de temps sont indiquées par les petites lettres m et s.

Peut-être eût-on bien fait à l’origine de désigner par des noms dissemblables des choses essentiellement différentes ; mais les langues se sont formées avant que la science eût atteint sa perfection.

J’indiquerai ici l’habitude plus vicieuse encore, et cependant généralement adoptée, de désigner par la même expression degré, les parties aliquotes de la division du cercle, les 360es de la circonférence et les 80es ou les 100es de l’étendue parcourue par la liqueur thermométrique entre le terme de la glace fondante et la température de l’ébullition de l’eau ; toute confusion entre ces espèces si différentes de degrés ne sera plus à craindre de la part de ceux à qui la possibilité de l’erreur a été une fois signalée.