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LIVRE V. — DE LA VISIBILITÉ DES ASTRES.

plaçons ici, un presbyte pourrait voir très-bien des étoiles là où un myope n’en apercevrait pas la moindre trace.


CHAPITRE IX

de la visibilité des étoiles en plein jour


Les guides dirent à M. de Saussure qu’on voyait des étoiles en plein jour au sommet du Mont-Blanc, à l’œil nu ; quant à lui, il ne songea pas à le vérifier. (T. iv, in-4o, p. 199.)

L’observation des guides du célèbre voyageur genevois tendrait à prouver expérimentalement que la lumière atmosphérique est le principal obstacle à la vision des objets lumineux par eux-mêmes et situés au delà des dernières limites de l’atmosphère, car tout le monde sait que le ciel paraît beaucoup plus noir ou moins lumineux au sommet d’une montagne que dans la plaine.

Cardan se vantait de posséder le don surnaturel de voir en plein jour le ciel semé d’étoiles ; mais comme en même temps il s’attribuait les facultés de connaître l’avenir, d’entendre ce qu’on disait de lui en son absence, nous pouvons sans scrupule ranger sa première prétention parmi les rêveries dont les biographes du célèbre géomètre ont eu à recueillir une si longue liste. (Notice sur Cardan par M. Frank, insérée au Moniteur du 7 octobre 1844.)

Venons maintenant aux observations de Morin, faites avec des lunettes.

Morin aperçut des étoiles avec une lunette, après le lever du soleil, à la fin du mois de mars 1635.