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LIVRE V. — DE LA VISIBILITÉ DES ASTRES.

Les dimensions linéaires des deux images sont entre elles comme le diamètre de l’objectif est au diamètre du faisceau émergent. Le nombre de fois que la surface de l’image amplifiée surpasse la surface de l’image à l’œil nu, s’obtiendra donc en divisant le carré du diamètre de l’objectif par le carré du diamètre du faisceau émergent, ou bien la surface de l’objectif par la surface de la base circulaire du faisceau émergent.

Le rapport des quantités totales de lumière qui engendrent les deux images d’une étoile, s’obtient en divisant la surface de l’objectif par la surface de la pupille. Ce nombre est plus petit que le quotient auquel on arrive en divisant la surface de l’objectif par la surface du faisceau émergent de la lunette. Il en résulte, quant aux planètes :

Qu’une lunette fait moins gagner en intensité de lumière qu’elle ne fait perdre en agrandissant la surface des images sur la rétine ; l’intensité de ces images doit donc aller continuellement en s’affaiblissant à mesure que le pouvoir amplificatif de la lunette ou du télescope s’accroît.

La portion d’atmosphère qu’on verra dans une lunette subira donc aussi la loi d’affaiblissement que nous venons d’indiquer. Les lunettes, sous le rapport de l’intensité, ne favorisent donc pas la visibilité des planètes.

Il n’en est point ainsi des étoiles. L’intensité de l’image d’une étoile est plus forte avec une lunette qu’à l’œil nu ; au contraire, le champ de la vision, uniformément éclairé dans les deux cas par la lumière atmosphérique, est plus clair à l’œil nu. Il y a deux raisons, sans sortir des con-