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ASTRONOMIE POPULAIRE.

CHAPITRE II

un des effets des lunettes sur la visibilité
des étoiles


L’œil n’est doué que d’une sensibilité bornée. Quand la lumière qui frappe la rétine n’a pas assez d’intensité pour l’ébranler, il ne sent rien. C’est par un manque d’intensité que beaucoup d’étoiles, même dans les nuits les plus profondes, échappent à nos observations faites à l’œil nu.

Les lunettes ont pour effet, quant aux étoiles, d’augmenter l’intensité de l’image.

En effet, le faisceau cylindrique de rayons parallèles venant d’une étoile qui s’appuie sur la surface de la lentille objective, qui a cette surface circulaire pour base, se trouve considérablement resserré à la sortie de la lentille oculaire. Le diamètre du premier cylindre est au diamètre du second comme la distance focale de l’objectif est à la distance focale de l’oculaire ; ou bien, comme le diamètre de l’objectif est au diamètre de la portion de l’oculaire qu’occupe le faisceau émergent.

Puisque tous les pinceaux embrassés par la surface de l’objectif sont contenus dans le cylindre émergent de l’oculaire, l’intensité de la lumière dans ce dernier cylindre sera à l’intensité de la lumière dans le premier comme la base de l’un est à la base de l’autre.

Le faisceau émergent, quand la lunette grossit, étant plus étroit que le faisceau cylindrique qui tombe sur l’objectif, il est évident que la pupille, quelle que soit son ouverture, recueillera plus de rayons par l’intermédiaire