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LIVRE IV. — HISTOIRE DES INSTRUMENTS.

États-Généraux, le 17 octobre 1608, une supplique ainsi conçue :

« Je suis parvenu, après deux années de travail et de méditation, à faire un instrument à l’aide duquel on peut voir nettement les objets trop éloignés pour être visibles, ou du moins pour être visibles distinctement. Celui que je présente, fabriqué seulement pour l’essai, avec de mauvais matériaux, est pourtant tout aussi bon, d’après le jugement de Son Excellence (le stathouder) et celui de plusieurs autres personnes qui ont pu faire la comparaison, que l’instrument présenté récemment à Leurs Seigneuries par un bourgeois de Middelbourg. Je suis certain de le perfectionner encore beaucoup ; je demande donc un brevet par lequel il serait défendu, pendant vingt-deux années, sous peine d’amende et de confiscation, à quiconque ne serait pas déjà en possession de cette invention et ne l’aurait pas mise en œuvre, de vendre et d’acheter un instrument semblable. »

Les États engagèrent le suppliant à porter l’instrument à sa perfection, se réservant, s’il y avait lieu, de récompenser plus tard Jacques Métius d’une manière convenable.

Galilée est considéré en Italie comme ayant retrouvé par ses propres efforts la lunette hollandaise sur laquelle il n’avait reçu, au commencement de 1609, que les renseignements les plus imparfaits. On remarque que, dans sa lettre aux chefs de la république vénitienne, renfermant les propriétés des nouveaux instruments, Galilée leur annonçait qu’il n’en construirait que pour l’usage des marins et des armées de la république, si on le désirait.