Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
131
LIVRE III. — NOTIONS D’OPTIQUE

commun des hommes, l’objectif de la lunette est comme la fenêtre d’un appartement ; plus il aura de largeur, et plus on verra d’objets à la fois ou d’un même coup d’œil, en un mot, pour me servir d’une expression consacrée, plus la lunette aura de champ.

Cette conséquence, toute logique qu’elle paraît au premier aspect, est une grande erreur, comme il est facile de le démontrer.

Fig. 77. — Champ d’une lunette.

Soient AB l’objectif et CD l’oculaire d’une lunette (fig. 77). Menons par les bords extrêmes C et D de cet oculaire, et par le centre optique O de l’objectif, les lignes COM et DOL. L’objet ML sera représenté en M′L′. On voit que les points plus éloignés de la ligne centrale Pp que les points L et M, se peindront sur l’image, au dessous du point L′ et au-dessus du point M′ ; par conséquent, les rayons partant de tous les points, au-dessus de L, et au-dessous de M, n’iront pas après leur croisement, surtout quand le grossissement est un peu fort, tomber sur la lentille oculaire, dont aucune partie n’est en face de ces points, et dès lors ils ne seront pas aperçus.

Le double de l’angle formé par l’axe Pp et la ligne OL