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ASTRONOMIE POPULAIRE.

Nous avons supposé que la séparation des deux images s’opérait dans le sens horizontal ; il suffirait de faire tourner le prisme sur lui-même, dans un sens ou dans l’autre, de 90° pour que l’image extraordinaire se plaçât au dessus ou au-dessous de l’image ordinaire. Du reste, les observations dans cette position du prisme se feraient exactement comme dans le premier cas.

Ce qui contribue à l’exactitude de ce moyen de mesurer le grossissement, c’est la facilité avec laquelle on juge de la tangence des deux images prismatiques. Une discussion, qui serait ici hors de propos, prouverait aisément qu’à l’aide de ce procédé bien employé on n’aurait pas à craindre une incertitude d’une unité sur cent, dans la valeur numérique du grossissement cherché.

Kepler, le véritable inventeur des lunettes astronomiques, c’est-à-dire des lunettes formées de deux lentilles convexes, les seules dont on fasse usage aujourd’hui, ne dit rien dans ses ouvrages sur les moyens de déterminer, de mesurer le pouvoir amplificatif de ces instruments d’après la courbure et la position des lentilles dont ils sont formés. Descartes aborda le problème, mais il ne le résolut pas. Huygens invitait même les lecteurs de la Dioptrique si célèbre de notre compatriote, à ne point s’obstiner à comprendre « quant à la raison et à l’effet des lunettes, ce qui (suivant lui) n’a aucun sens. »

C’est Huygens qui, le premier, assigna le véritable rôle de l’objectif et de l’oculaire d’une lunette ; c’est à Huygens que l’on doit la règle si simple à l’aide de laquelle le grossissement pourrait se déduire de la valeur des distances focales des deux lentilles.