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ASTRONOMIE POPULAIRE.

de la lentille dont on se sert. En telle sorte qu’une lentille ayant un millimètre de foyer permet d’examiner les objets, à une distance dix fois plus petite qu’une lentille de dix millimètres de distance focale, et les grossit dix fois plus comparativement à celle-ci.

Relativement à une lentille de dix millimètres de foyer, celle dont la distance focale s’élèverait seulement à un demi-millimètre grossirait vingt fois, et ainsi de suite.

Si, comme nous l’avons supposé, un œil bien conformé voit les objets lorsqu’ils sont à un demi-mètre ou à cinq cents millimètres de distance, une lentille d’un millimètre de foyer permettant de voir ces mêmes objets lorsqu’ils sont placés à un millimètre de l’œil, les grossira dans le rapport de 1 à 500.

On ne saurait croire jusqu’où l’industrie humaine est arrivée dans la construction de ces lentilles à court foyer. Le père Della Torre, en fondant des boules de verre sous l’action du dard d’un chalumeau et les recevant dans des cavités pratiquées sur des plaques de tripoli, parvint à exécuter des lentilles dont la distance focale était de un dixième de millimètre de diamètre.

Pour une dimension donnée, les lentilles ont des foyers d’autant plus courts que la puissance réfringente de la matière dont elles sont composées est plus grande.


CHAPITRE XIV

des grossissements des lunettes


Soient AB (fig. 72) l’objectif d’une lunette, C son centre optique, ML un objet éloigné ; du point M au centre