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LIVRE III. — NOTIONS D’OPTIQUE

CHAPITRE XIII

grossissement des lentilles oculaires


L’œil ne jouit que d’une puissance de perception bornée. Lorsque l’objet sous-tend un angle d’une seule minute, son image sur la rétine devient tellement petite, qu’elle ne produit pas d’effet, du moins pour la généralité des hommes. Ainsi un cercle ou un carré blancs, dessinés sur un fond noir, sont totalement invisibles, lorsque le diamètre du cercle ou le côté du carré sous-tendent un angle d’une minute ou au-dessous. Ces deux figures géométriques seraient au contraire aperçues, si leur distance à l’œil était telle qu’elles sous-tendissent un angle de deux minutes. Rien de plus facile, au premier aspect, que d’arriver à ce résultat. Un objet ne sous-tend-il qu’une minute à la distance qui le sépare de l’œil, l’angle sous tendu sera double si la distance primitive est réduite à moitié, ce même angle sera triple si la distance est réduite au tiers, il deviendra décuple quand la distance sera amenée au dixième, et ainsi de suite. Il existe donc un moyen simple de grossir les objets, c’est de les observer de très-près.

Mais les rayons qui pénètrent dans l’œil, en partant d’un point voisin de cet organe, ont une divergence exagérée. Les trois lentilles dont l’œil est composé ne suffisent plus pour les amener à se croiser sur la rétine. Un point de l’objet est représenté sur cette membrane par une surface, les images des points voisins empiètent les unes sur les autres, et l’image totale devient confuse ; il