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LIVRE III. — NOTIONS D’OPTIQUE

deux prismes, alors seulement qu’en les traversant tous les deux ils n’étaient pas réfractés. Dès lors, en supposant le fait exact, il restait établi qu’on ne pouvait pas composer une lentille de deux sortes de substances dans lesquelles les facettes d’entrée et de sortie auraient la propriété de réfracter les rayons lumineux sans séparer ceux qui sont doués de couleurs différentes. Mais l’expérience de Newton était heureusement inexacte.

Fig. 68. — Achromatisme des prismes.

On a trouvé plus tard qu’en opposant des prismes convenablement ouverts, l’un formé du verre ordinaire de nos glaces (crown-glass), l’autre composé du cristal dans la fabrication duquel il entre une quantité notable de plomb (flint-glass), on peut obtenir que les rayons qui les ont traversés se soient déviés du côté où les eût transportés le prisme de crown-glass tout seul, et cependant en restant blancs.

Ainsi, depuis cette observation, qui date de 1758 et que nous pouvons faire remonter à Dollond, opticien anglais, on a vu qu’il était possible de former des lentilles composées de deux sortes de verres, et à travers lesquelles la lumière blanche passe en donnant des foyers uniques.

Ces lentilles, qui ont été nommées achromatiques (sans