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avertissement de l’auteur.

indépendamment des résultats merveilleux qu’elles ont donnés, sont très-dignes d’intérêt, dût-on les considérer seulement comme un exercice destiné à familiariser l’esprit avec la rigueur des déductions, et à le dispenser de l’étude des règles empiriques de la logique.

Il est de prétendues sciences qui perdraient presque tout leur prestige si on y faisait pénétrer la lumière. L’astronomie n’a rien à redouter de pareil. Quelque clarté que l’on répande sur les méthodes et les démonstrations, on n’aura pas à craindre que personne s’écrie : Ce n’est que cela ! l’immensité des résultats préviendra toujours une semblable exclamation. Je rechercherai donc tous les moyens d’être compris. Copernic disait, en 1543, dans son livre Des Révolutions : « Je rendrai mon système plus clair que le soleil, du moins pour ceux qui ne sont pas étrangers aux mathématiques. » Quant à moi, je trouve la restriction superflue ; je crois à la possibilité d’établir avec une entière évidence la vérité des théories astronomiques modernes, sans recourir à d’autres connaissances que celles qu’on peut acquérir à l’aide d’une lecture attentive de quelques pages. Je maintiens qu’il est possible d’exposer utilement l’astronomie, sans l’amoindrir, j’ai presque dit sans la dégrader, de manière à rendre ses plus hautes conceptions accessibles aux personnes presque étrangères aux mathématiques.

L’Annuaire du Bureau des Longitudes renferme plusieurs chapitres de mon ouvrage, que je n’y ai d’ailleurs insérés qu’en prévenant le lecteur qu’ils étaient extraits de mon Traité d’Astronomie populaire ; je les ai repris en y apportant seulement quelques modifications et développements. Fontenelle, que je cite pour la seconde fois, ne disait-il pas, en parlant d’un auteur qui reproduisait en propres termes des pages tout entières de ses anciens écrits : « À quoi bon changer de tours et d’expressions, quand on ne change pas de pensées ? »

Je n’ai pas tardé à m’apercevoir que ma détermination de placer l’historique de chaque question après l’exposition des faits servant de base aux solutions que j’adopte, rendait inévi-