Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’interposition d’un écran solide entre le corps en expérience et le ciel préviendra son refroidissement, car la perte de calorique que le corps eût éprouvée en rayonnant vers l’espace est compensée presque exactement par le rayonnement en sens contraire de la surface inférieure de l’écran, la température de cette surface étant peu différente de celle de l’air qui la touche.

Les nuages tiendront lieu de cet écran et empêcheront ou amoindriront de la même manière le rayonnement nocturne ; il faut seulement ajouter que les nuages devant jouir d’une température à peu près égale à celle de la couche d’air qu’ils occupent, compenseront d’autant moins complètement par leur rayonnement propre la perle de chaleur des corps terrestres, qu’ils seront plus élevés.

Pour que le rayonnement vers l’espace produise des effets sensibles sur la température de certains corps, il ne semble point indispensable que le Soieil soit couché. Partout où la lumière de cet astre n’arrive pas directement, il sera possible qu’on observe, même dans le jour, une température plus élevée dans l’atmosphère que sur l’herbe, si une grande portion du ciel s’y montre à découvert rien ne prouve, en effet, que le rayonnement de tous les corps terrestres vers l’espace ne peut jamais surpasser le rayonnement en sens contraire qui s’opère de l’atmosphère éclairée vers ces corps.

Reprenons maintenant ces divers résultats de la théorie, et examinons jusqu’à quel point l’expérience les confirme. L’excellent ouvrage que le docteur Wells a publié sur la rosée nous en fournira les moyens.