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Les substances filamenteuses, au contraire, telles que la laine, le coton, le duvet de cygne, etc., ont un pouvoir émissif très-considérable.

Les métaux polis rayonnent peu en général ; cette propriété toutefois, d’après les expériences de Lestie, est plus marquée dans le platine, le fer, l’acier et le zinc que dans l’or, le cuivre et l’étain.

Puisque tout corps perd incessamment du calorique par voie de rayonnement, sa température ne pourra demeurer constante qu’autant qu’il s’appropriera, à chaque instant, une portion de la chaleur totale que lui lancent les corps dont il est entouré exactement égale à celle qui émane de sa propre surface. Le corps se refroidira ou s’échauffera dès que ces échanges instantanés ne se compenseront pas parfaitement.

Cela posé, concevons qu’un petit corps dont la surface rayonne librement du calorique soit placé, par un ciel serein, au milieu d’une vaste plaine découverte de tous côtés. On peut prouver que, dans cette position, il se refroidira promptement.

À chaque instant, ce petit corps lancera, en effet, des rayons calorifiques vers tous les points du ciel situés dans l’hémisphère visible nous n’avons donc qu’à chercher si cet hémisphère peut lui rendre tout ce qu’il perd ainsi. Or, d’une part, l’espace vide dans lequel notre globe se meut n’enverra rien de sensible ; de l’autre, l’effet total provenant du rayonnement de l’atmosphère elle-même sera peu considérable, 1o parce que tous les gaz ont un faible pouvoir rayonnant ; 2o à cause que les couches atmosphériques sont déjà très-froides à une petite hau-