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chapitre de l’Astronomie populaire (liv. xxi, chap. xxxiv, t. iii, p. 503 à 510).

§ 11.

« Les écrevisses, les huîtres, et autres coquillages, sont plus gros durant la Lune croissante que pendant le décours. »

Cette remarque est fort ancienne. On la trouve déjà dans le poëte Lucilius, dans Aulugelle, etc. Je ne sais si les membres de l’Académie del Cimento s’en étaient occupés expérimentalement. Ils semblent du moins disposés à admettre le fait, quant aux écrevisses et aux crevettes, puisqu’ils en donnent une explication. La Lune, suivant eux, ne jouerait ici d’autre rôle que celui d’éclairer plus ou moins ces animaux dans leur pèche nocturne.

Cette explication repose sur un faux principe ; mais elle s’appliquerait sans effort au dicton populaire, si on le modifiait ainsi au gré de nos pêcheurs : « Les écrevisses sont plus grosses pendant la pleine Lune que pendant la Lune nouvelle. » Tout le monde, sans cela remarquerait que, de la conjonction à l’opposition, et de l’opposition à la conjonction, notre satellite répand sur la terre la même quantité de lumière. Au demeurant, Rohault assure que le fait n’est pas exact, et qu’en examinant attentivement des écrevisses pochées à toutes les périodes du mois lunaire, il n’a jamais aperçu de différence constante en faveur d’aucune phase.

§ 12.

« On trouve plus ou moins de moelle dans les os des