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aigrit l’humeur bienfaisante de la Voie lactée et fait périr les fruits naissants. » (Pline, liv. xviii.)

Ceux qui font dépendre les influences de la Lune de sa clarté seront sans doute fort embarrassés pour expliquer comment, sous la faible lueur de la Voie lactée, il ne se produit pas d’effet frigorifique, tandis que malgré l’action de la lumière infiniment plus intense de la pleine Lune, il se manifeste en présence de cet astre de fortes congélations. Au reste, il serait peu utile de discuter minutieusement un précepte qu’aucune expérience ne confirme, et dont l’origine se rattache évidemment à des conceptions fantasques et mythologiques sur la nature de la Voie lactée.

§ 5.

« Le vin qui se fait dans deux Lunes n’est jamais de bonne qualité et reste constamment trouble. »

Toaldo essaie de justifier ce dicton des cultivateurs italiens. La fermentation vineuse, dit-il, n’embrasse quelques parties de deux lunaisons différentes, qu’au cas où elle a commencé près de la nouvelle Lune. Puisque alors cet astre, éclairé par sa face opposée à la Terre, ne nous envoie aucune lumière, la température atmosphérique doit être à son minimum or personne n’ignore que moins la température est élevée, et moins la fermentation a d’activité !

On a peine à comprendre comment le célèbre météorologiste italien s’obstine à faire jouer ainsi un rôle important à des variations de température d’un vingt-millième