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daient à la période croissante. En général, tout était à peu près pareil. Il faut même ajouter que, par une circonstance sans doute fortuite, les différences, lorsqu’il s’en manifesta, auraient même indiqué, contre l’opinion commune, que la Lune croissante avait quelque avantage.

§ 2.

« Voulez-vous des choux ou des laitues qui puissent pousser des fleurs doubles ; des arbres qui donnent des fruits précoces semez, plantez et taillez pendant le décours de la Lune. »

« Voulez-vous des plantes ou des arbres qui s’élèvent et poussent avec vigueur ; il faut semer, planter, greffer et tailler pendant la Lune croissante. »

Ces aphorismes de tous les jardiniers, de presque tous les agriculteurs d’Europe, n’en sont pas moins, à ce qu’il paraît, des erreurs. La croissance ou la décroissance de la Lune est sans influence appréciable sur tous ces phénomènes de végétation. Les expériences de La Quintinie, et surtout celles de Duhamel du Monceau, le plus grand agronome dont la France puisse se glorifier, l’ont clairement établi.

Au surplus, la théorie dont on prétendait s’étayer mérite à peine qu’on la réfute. Pendant toute la durée du jour, disait Montanari, la chaleur solaire augmente la quantité de sève qui circule dans les plantes, puisqu’elle accroît le diamètre des tuyaux dans lesquels s’opère ce mouvement. Le froid de la nuit produit un effet opposé. Or, au moment où le Soleil se couche, la Lune, si elle n’a