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nage des montagnes surtout, on tire de la visibilité de tel ou tel pic, pour prédire la pluie un ou deux jours à l’avance. Peut-être même n’ont-ils pas plus de portée que le petillement de l’huile dans les lampes communes ; que les excroissances charbonneuses qui se forment autour de la mèche, et dont Virgile, Pline, etc., ont également tiré des préceptes à l’usage des agriculteurs.

Le soir la Jeune fille, en tournant son fuseau,
Tire encor de sa lampe un présage nouveau,
Lorsque sa mèche en feu, dont la clarté s’émousse,
Se couvre, en petillant, de noirs flocons de mousse.

(Géorgiques traduites par Delille, livre Ier.)

Au reste, cet article n’aura pas été inutile, si j’ai prouvé que les pronostics des anciens n’ont aucune connexion avec la théorie des prétendues influences lunaires ; si j’ai établi, surtout, que cette théorie est née de la méprise qu’on a faite en prenant sans cesse pour causes ce qui avait été seulement proposé comme signes.

CHAPITRE XIII
des prétendues actions exercées par la lune sur la nature organique, sur les maladies, etc, — de l'influence qu'a, dit-on, le même astre, sur le succès de diverses opérations industrielles où agricoles

Il faudrait un gros volume pour analyser toutes les opinions populaires qui se rattachent au titre qu’on vient de lire. Aussi me suis-je proposé de signaler seulement les principales, et d’examiner en peu de mots jusqu’à quel point elles peuvent se concilier avec les vrais principes de l’astronomie et de la physique.