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rizon seulement de quelques minutes, annoncera, dit-on, une pluie très-prochaine !

Si, envisagé de cette manière, le résultat du pronostic ne paraît pas encore assez dénué de vraisemblance, je proposerai de placer deux observateurs à quelques centaines de mètres de distance. Alors un même nuage se projettera, pour l’un, sur le bord supérieur du croissant ; pour l’autre, sur le bord inférieur ; alors la corne élevée paraîtra sombre au premier, tandis que le second ne remarquera d’obscurité que dans la corne basse ; alors, dans deux quartiers différents de la même ville, le même nuage, observé au même instant, signalera, ici une pluie très-prochaine, là une pluie éloignée !

La savante autorité de Varron ne saurait empêcher de rejeter une règle qui conduit à d’aussi absurdes conséquences.

§ 3.

« Si la Lune, lorsqu’elle est âgée de quatre jours, ne projette pas d’ombre, attendez-vous à du mauvais temps. » (Théon.)

Les ombres des corps terrestres, le quatrième jour de la Lune, ne peuvent être tantôt visibles et tantôt invisibles qu’à cause de certaines variations dons les circonstances atmosphériques. Il est évident, en effet, que dans une situation donnée, l’intensité réelle de l’aslro est toujours la même. Ici, la Lune sert donc, en quelque sorte, d’instrument météorologique pour constater un état tout particulier dans lequel se trouve l’air qui nous enve-