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lumière parasite dont la Lune est entourée et disparaissent à l’œil. L’emploi d’une lunette rend tout cela évident.

La forme du croissant de la Lune dépend donc, jusqu’à un certain point, quand on l’observe à l’œil nu de l’état actuel de l’atmosphère. L’observation de cette forme est donc, à proprement parler, une simple observation météorologique elle nous apprend que l’atmosphère est plus ou moins brumeuse. Ainsi, le pronostic d’Aratus pourrait s’énoncer de cette manière: « Quand, le troisième jour de la Lune, l’atmosphère est bien sereine vers l’occident après le coucher du Soleil, elle reste sereine pendant tout un mois. »

Tout le monde, j’ose l’affirmer, repousserait le pronostic, s’il était ainsi rédigé. Cependant je n’ai changé que les termes ; le sens est resté absolument le même.

Je pourrais, si c’était nécessaire, faire remarquer encore que, dans une même soirée et à de courts intervalles, le croissant de la Lune est tantôt obtus et tantôt effilé. Je pourrais demander ce qu’il faut alors penser du temps à venir ; mais je me contente d’observer qu’en faisant dépendre l’état du ciel, pendant tout un mois, de l’aspect de la Lune le troisième jour, on reconnaît tacitement que les quartiers, que les syzygies n’auront pas d’influence ; que ces phases n’amèneront pas les changements de temps dont elles étaient, disait-on cependant, inévitablement accompagnées. Les vers d’Aratus ceux de Virgile et du vainqueur d’Arminius ; l’autorité de Cicéron et de Pline, ne sauraient détruire la contradiction que je viens de signaler.