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Soleil et de la Lune, surtout, peuvent fournir sur le temps qu’il fera des notions certaines un mois à l’avance. Ces idées étaient très-répandues. Aratus, il y a plus de 2000 ans, les consignait déjà dans ses Phénomènes. Germanicus César, en traduisant ce poème, suivit pas à pas son modèle. Les pronostics seuls lui parurent mériter de plus amples développements. Pline consacra un livre presque tout entier de son traité d’histoire naturelle à la description de ces signes célestes, que Virgile, dans les Géorgiques, recommandait aussi à la sérieuse attention des agriculteurs. Voyons jusqu’à quel point les principaux de ces anciens pronostics peuvent se concilier avec les acquisitions de la physique moderne. Voyons encore, si, en les supposant fondés, ils viendraient à l’appui de la théorie que nous avons discutée, sur l’influence des phases.

§ 1.

« Si le troisième jour de la Lune les cornes du croissant sont bien effilées, le ciel sera serein pendant le mois qui commence. » (Aratus.)

En réalité, lorsque la Lune se dégage le soir des rayons du Soleil, elle a toujours la forme d’un croissant terminé par deux cornes très-déliées ; mais quand l’atmosphère est trouble, les cornes semblent s’élargir. Cet élargissement, toutefois, n’est qu’une illusion il tient à ce que des vapeurs fortement éclairées et en contact apparent avec l’astre, paraissent en être une partie constituante. On doit ajouter qu’alors les extrémités les plus fines du croissant sont comme noyées dans la