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espèce d’effervescence, par la révolution de la centième Lune. »

Supposons que Pline ait dit vrai. Supposons encore, quoique cela soit loin d’être évident, que par le mot effervescence on doive entendre un retour des saisons à ce qu’elles étaient huit ans auparavant ; qu’en pourra-t-on conclure ? Ne s’agit-il pas d’établir la réalité d’une période de neuf ans, tandis que le célèbre naturaliste de Rome parle seulement de huit ?

La durée ordinaire des baux, pour les propriétés territoriales, est de 9 ans. On a pensé que cette durée pouvait être fondée sur des observations longtemps répétées, et qui auraient prouvé aux agriculteurs qu’en 9 ans un champ donnait un revenu moyen constant. De là semblerait découler la conséquence qu’il faut aussi un intervalle de 9 ans pour que les mêmes phénomènes météorologiques se reproduisent.

Je ne pouvais guère me dispenser de citer la remarque qu’on vient de lire, et qui est empruntée à la durée ordinaire des fermages mais il serait sans doute superflu de la discuter sérieusement.

Pour arriver à constater avec certitude l’existence de la période dont il est ici question, et qui aurait pour cause le déplacement des apsides de l’orbite lunaire, il faudrait pouvoir comparer entre elles des observations météorologiques faites dans des circonstances où, sauf la position de ces mêmes apsides, tout serait semblable de part et d’autre. Or tout le monde verra aisément par les détails dans lesquels nous venons d’entrer, que ce n’est pas ainsi qu’on a opéré.