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des observations d’une période tout ce que les périodes suivantes présenteront, surtout quant à l’étendue totale du flux et du reflux.

Ceux qui admettent une puissante influence de la Lune sur notre atmosphère assimilent les flux et reflux aériens au flux et reflux de la mer. Ils croient que les marées de l’Océan se reproduisent dans le même ordre et précisément avec les mêmes valeurs, après une période de 19 ans. Ils doivent donc supposer que les marées de l’atmosphère suivent aussi cette loi. Or comme, d’après eux, ces dernières marées sont la cause première, la cause principale des variations nombreuses qu’éprouve l’air dont nous sommes entourés, ils se trouvent inévitablement amenés à cette conséquence que chaque 19 ans les saisons se représentent dans un ordre régulier et avec les mêmes traits caractéristiques.

On sait maintenant d’où vient cette fameuse période de 19 ans, si célèbre parmi les météorologistes, et qui a été jusqu’ici la seule méthode plausible dont ils aient fait usage pour prédire le temps. On sait aussi qu’elle se fonde sur une donnée qui n’est pas parfaitement exacte. Toutefois, des savants d’un mérite reconnu l’ont adoptée, et prétendent qu’eue est confirmée par les observations.

Ainsi, disent-ils :

Les années 1701, 1720, 1739, 1758 et 1777, toutes séparées par des intervalles de 19 ans, ont également présenté, dans les différents mois, des excès de sécheresse et d’humidité. Eh bien, prenons à notre tour ces mêmes années, mais au lieu d’une phrase vague, caractérisons-les par des nombres ; plaçons, en regard de chaque