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des phases. Il paraît évident que celui qui, dans un port quelconque, aurait tenu, pendant 19 années consécutives, une note journalière exacte de la hauteur des marées, se trouverait, par cela seul, en mesure d’assigner, sans aucun calcul, les circonstances de ce phénomène dans le même port, pour une époque précédente ou suivante, quelle qu’elle fût. Mais il faut remarquer que le nombre d’or, outre le défaut de ne pas être mathématiquement exact, ne se rapporte qu’aux positions angulaires. S’il est vrai qu’aux mêmes dates, dans deux périodes de 19 ans, le Soleil et la Lune aient à peu près des situations angulaires pareilles, soit conjonction, soit opposition, soit quadratures ou octants, on ne saurait en dire autant de la distance rectiligne de cet astre à la Terre. Cette distance, pour chaque phase, est dépendante de la place qu’occupe le périgée lunaire, ou, ce qui est la même chose, de la direction du grand axe de l’ellipse que la Lune parcourt. Ce grand axe change continuellement de position. Ses extrémités suivent graduellement toutes les constellations zodiacales, par un mouvement dirigé de l’occident à l’orient. Le temps qu’elles emploient à faire une révolution complète n’étant pas égal à la durée du cycle de Méton, ou à 19 ans ; ce temps n’étant que de 8 ans 10 mois, ou d’environ 9 ans, il est de toute évidence qu’après une période exacte de 19 ans, lorsque le Soleil et la Lune viendront prendre dans le firmament, la même série de situations angulaires relatives, leurs distances rectilignes à la Terre seront changées. Or, on se rappelle que ces distances influent sur la grandeur des marées donc il ne faut pas s’attendre à pouvoir déduire