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premier et du second quartier ; ainsi, parmi les. marées inégales des syzygies, le maximum s’observe lorsque la Lune est au périgée, lorsqu’elle est près de la Terre ; ainsi le minimum arrive quand l’astre atteint le point opposé de l’orbite, quand il est à l’apogée. Les déclinaisons, suivant qu’elles acquièrent telle ou telle autre valeur, suivant qu’elles sont australes, nulles ou boréales, ont aussi telle ou telle autre part d’influence sur le phénomène. Il résulte de là que les mois, que les jours de même dénomination, dans les différentes années, ne doivent pas voir, en général, des marées égales. On ne peut espérer de trouver cette égalité qu’en comparant des mois et des jours dans lesquels le Soleil, la Lune et la Terre sont précisément, et sous tous les rapports, dans les mêmes positions.

Les tables astronomiques les plus exactes montrent qu’après une période de 235 mois lunaires, ce qui correspond à fort peu près à 19 années solaires ou civiles, le Soleil, la Lune et la Terre se retrouvent presque exactement dans les mêmes situations, quant aux phases. Cette période était connue des anciens astronomes. Ils l’appelaient le nombre d’or ou cycle de Méton. Ils s’en servaient pour prédire, en général assez bien, les phases de la Lune. Il leur suffisait, s’il est permis de s’exprimer ainsi, de transporter tous ces phénomènes, observés pendant une période entière de 19 ans, sur les jours de même dénomination des périodes suivantes.

Puisque le Soleil et la Lune sont les causes manifestes de la double oscillation diurne de la mer, il semble naturel d’étendre à ce flux et reflux ce que nous venons de dire