Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

auraient, sans se communiquer, trouvé des résultats identiques. En serait-il ainsi de la question soulevée par le titre de ce chapitre ? Qu’est-ce, au fond, qu’un changement de temps ? Tel météorologiste, s’il admet l’influence des phases, se croira autorisé à ranger sous cette dénomination tout passage du calme au vent d’un vent faible à un vent fort ; d’un ciel serein à un ciel nuageux ; d’un ciel nuageux à un ciel entièrement couvert, etc., etc. Tel autre exigera, au contraire, des variations très-tranchées dans l’état de l’atmosphère. Cette difficulté n’est pas la seule que la question présente, mais elle explique pourquoi il est à peu près impossible de trouver sur la question du temps qu’il a fait à telle ou telle époque des documents numériques incontestables. Toutefois, j’ai pu rassembler assez de faits positifs pour me croire autorisé à rejeter l’opinion populaire concernant l’influence des phases lunaires sur les changements de temps comme une erreur, et j’ai réuni tous mes arguments dans un chapitre de l’Astronomie populaire (liv. xxi, chap. xxxix, t. iii, p. 519 à 532). J’ajouterai seulement ici une remarque.

Dans son Traité sur les signes avant-coureurs de la pluie et du vent, Théophraste dit que la nouvelle Lune est généralement une époque de mauvais temps. La raison qu’il en donne, c’est qu’alors la lumière de l’astre nous manque.

Un autre passage nous apprend que les changements de temps tombent ordinairement sur les syzygies et sur les quadratures. Ainsi, cette opinion, encore si répandue, est fort ancienne. On peut induire de quelques considérations dont l’auteur grec l’accompagne qu’elle se fon-