Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VI
variations des vents

Le temps me manque pour indiquer ici la multitude de causes locales qui peuvent exercer une grande influence sur la direction et sur la force du vent. Je me bornerai à une remarque, très-propre à éclairer ceux qui, dépourvus d’instruments météorologiques, se guident d’après l’état des récoltes et celui de la végétation. Voici comment elle peut être formulée : le vent exerce sur les végétaux une action directe, souvent très-nuisible, et qui doit être soigneusement distinguée de l’action climatologique. C’est contre cette action directe que les rideaux de bois formant abri sont particulièrement utiles.

L’influence directe du vent sur les phénomènes de la végétation ne se présente nulle part d’une manière plus frappante que dans l’île de France. Le vent du sud-est, très-sain pour les hommes et les animaux, est, au contraire, un fléau pour les arbres. Jamais on ne trouve de fruits sur les rameaux directement exposés à ce vent ; il n’en existe que du côté opposé. D’autres arbres sont modifiés même dans leur feuillage ; ils n’ont qu’une moitié de tête ; l’autre a disparu sous l’action du vent. Les orangers et les citronniers deviennent superbes dans les bois. En plaine et sans abri, ils restent toujours faibles et rabougris.