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nouveau continent, depuis le Canada jusqu’au Paraguay, a proposé récemment de faire naître, en temps de sécheresse, des pluies artificielles, et que son moyen est d’allumer de grands feux. À l’appui de son projet M. Espy, cite :

L’opinion des Indiens du Paraguay qui, au rapport des missionnaires, mettaient le feu à de vastes savanes lorsque leurs récoltes étaient menacées par la sécheresse, et prétendaient faire naître ainsi jusqu’à des orages avec tonnerre ;

L’opinion des colons de la Louisiane et le succès immémorial de l’incendie des prairies dans cet État ;

L’opinion de la population de la Nouvelle-Écosse concernant les conséquences de l’incendie des forêts ;

L’opinion et les pratiques des colons des comtés de Delaware et de Oswego ;

$ Etc., etc.

M. Espy dit s’être assuré, par diverses voies, que le climat de Manchester a éprouvé des modifications graduelles et sensibles, à mesure que l’industrie manufacturière s’est développée. Depuis que cette ville est devenue, pour ainsi dire, une vaste fournaise, il y pleut, plus ou moins, tous les jours. Ceux qui prétendent que la détérioration du climat n’a pas été aussi considérable assurent qu’il ne pleut à Manchester que six jours sur sept.

Supposons ces faits avérés. Les prédictions de la pluie pour un lieu donné se trouveront souvent renversées par des incendies accidentels et par des feux d’usines.