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nomènes terrestres dans leur généralité, aux données plus ou moins précises que fournissent les historiens en ce qui concerne les siècles antérieurs. Déjà dans le chapitre précédent on trouve réunis un grand nombre de renseignements sur les hivers qui ont amené la congélation des grands cours d’eau. Pour compléter cet historique des hivers rigoureux dans les temps anciens, j’ai chargé M. Barral de donner ici les passages des vieux auteurs d’où il résulte la preuve de froids très-vifs, lors même qu’il ne serait pas fait mention de glaces couvrant les fleuves ou des bras de mer. M. Barral a ajouté les effets divers de la gelée sur la végétation, sur les animaux, sur les hommes, rapportés dans les chroniques et dans les recueils historiques et scientifiques,

396 avant notre ère. La neige fut très-abondante en Italie. Le froid fut si vif que les communications des routes et la navigation du Tibre furent interceptées. (Tite-Live, lib. V, cap. .)
271. L’hiver fut si rigoureux et si long en Italie qu’a nome la neige dans le Forum resta pendant quarante jours à une hauteur prodigieuse le Tibre fut glacé à une grande profondeur ; les arbres, desséchés jusqu’à la racine, ne portèrent plus de fruits ; les bestiaux périrent à la campagne, et le froid produisit la disette du blé. (Histoire romaine de Catrou et Rouille, t. VI, p. 239.)
Vers 210. D’après Tite-Live (dans le récit de la seconde guerre punique), pendant que les Romains, commandés par Scipiou, assiégeaient une ville d’Espagne située près de l’embouchure de l’Èbre, le sol resta couvert ds neige d’une hauteur de quatre pieds ( environ) durant trente-cinq jour consécutifs.
177. Toute l’armée resta campée (du côté de l’Arménie) ; l’hiver fut si rigoureux que la terre étant couverte de glace, on était obligé de creuser pour faire entre les piquets des tentes. Plusieurs soldats eurent des membres gelés et l’on trouva des sentinelles mortes de froid. (Tacite, Annales, l. XIII,