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Ces différences tiennent aux localités. Mois lorsque des circonstances locales cachées ont tant d’influence, n’est -il pas naturel de penser que les modifications qu’elles reçoivent de la main des hommes peuvent altérer sensiblement, dans l’intervalle de peu d’années, le type météorologique de chaque ville de l’Europe ?

§ 7. – Influences des circonstances locales.

Je viens de montrer que des circonstances locales cachées, ou du moins peu caractérisées, peuvent exercer des influences sensibles et constantes sur la manière dont les maxima et les minima de température sont distribués dans l’année. Lorsque la science sera en possession d’une grande masse d’observations météorologiques exactes et comparables, faites simultanément en divers lieux lorsque ces observations auront été discutées avec intelligence et scrupule, on verra, très-probablement. des circonstances de localité jouer dans la science un rôle très-supérieur à celui que les physiciens semblent disposés à leur attribuer. Il ne me serait même pas difficile de citer, dès ce moment, des régions circonscrites qui ont quelquefois complétement échappé aux froids rigoureux dont les pays environnants étaient frappés. Les Sables-d’Olonne, par exemple, et les pays voisins, à 6 lieues à la ronde, constituèrent, pendant l’hiver de 1763 à 1764, une sorte d’oasis thermique. La Loire était prise près de son embouchure un froid intense, un froid de plus de degrés centigrades interrompait tous les travaux agricoles le long du pays que le fleuve tra-