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voulaient déjà Descartes et Leibnitz, mais les uns et les autres, il faut l’avouer, sans aucune preuve démonstrative, est devenue aujourd’hui définitivement un soleil encroûté dont la haute température pourra être hardiment invoquée toutes les fois que l’explication des phénomènes géologiques l'exigera.

CHAPITRE III
y a-t-il quelque moyen de découvrir depuis combien
de siècles la terre se refroidit ?

Il existe, dans la théorie mathématique de la chaleur, beaucoup de résultats que l’état actuel des sciences a permis de suivre jusque dans leurs applications numériques. On y trouve aussi des problèmes dont la solution n’a pas encore dépassé les formules analytiques générales. Parmi ces formules, il en est une qui est destinée à calculer la valeur du refroidissement séculaire du globe, et dans laquelle figure le nombre des siècles écoulés depuis l’origine du refroidissement, en admettant, cependant, qu’à cette origine la même température était devenue commune à toute la masse.

Si ce nombre de siècles était donné, on pourrait donc en déduire la valeur numérique de la perte de chaleur qu’éprouve le globe tous les ans. Réciproquement, de la quantité du refroidissement séculaire une fois connue, on conclurait, sans difficulté, à quelle époque le refroidissement a commencé. La question, si vivement controversée, de l’ancienneté de notre Terre, même en y comprenant sa période d’incandescence, se trouve ainsi