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CHAPITRE II
à l’origine des choses la terre était probablement incandescentes – aujourd’hui elle conserve une partie notable de sa chaleur primitive.

Nous aurons fait un premier pas vers la démonstration des deux propositions capitales mentionnées dans le titre de ce chapitre, si nous parvenons à découvrir dans quel état, soit fluide, soit solide, se trouvait la Terre à l’origine des choses.

Si la Terre était déjà solide quand elle commença à tourner sur son centre, la forme qu’elle avait accidentellement alors a dû se conserver à peu près intacte, malgré le mouvement de rotation. Il n’en serait pas de même dans la supposition contraire. Une masse fluide prend nécessairement, à la longue, la figure d’équilibre correspondante à toutes les forces qui la sollicitent or la théorie montre qu’une telle masse, supposée d’abord homogène, doit s’aplatir dans le sens de l’axe de rotation et se renfler à l’équateur ; elle donne la différence de longueur des deux diamètres ; elle fait connaître que dans l’état final d’équilibre, la figure générale de la masse est celle d’un ellipsoïde ; elle signale les modifications qui peuvent résulter, dans les hypothèses physiques les plus vraisemblables, d’un défaut d’homogénéité des couches liquides. Tous ces résultats du calcul se concilient à merveille, quant à leur ensemble, et même quant à leurs valeurs numériques, avec les nombreuses mesures de la Terre qu’on a faites dans les deux hémisphères, Un tel accord ne saurait être un pur effet du hasard.