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opaque doit évidemment s’échauffer tout autrement que fa mer diaphane. C’est une cause de variation de température qu’on ne pourra jamais soumettre au calcul. Jamais on ne saura d’avance si dans telle ou telle année ces milliards de milliards d’animalcules auront plus ou moins pullulé, et quelle sera la direction de leur migration vers le sud.

§ 5. Phosphorescence de la mer.

La phosphorescence de la mer est due à de petits animaux du genre des méduses. Les régions phosphorescentes occupent de très-grands espaces, tantôt par une latitude, tantôt par une autre. Or, comme l’eau des espaces phosphorescents ressemble à de la bouillie, comme sa diaphanéité est anéantie presque entièrement, elle peut devenir, par réchauffement anormal qu’elle éprouve, une cause de perturbation notable pour la température des atmosphères océanique et continentale. Cette cause de variation thermique, qui saura jamais d’avance la place qu’elle occupe, qui pourra prévoir son intensité ?

§ 6. – Mobilité de l’atmosphère.

Supposons l’atmosphère immobile et parfaitement sereine supposons encore que le sol soit doué partout à un égal degré, de facultés absorbantes, émissives, et d’une même capacité pour la chaleur ; dans l’année on observera alors, par l’effet de l’action solaire, une série régulière non interrompue, de températures crois-