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Un des froids les plus vifs qu’on ait éprouvés à Paris depuis que les observateurs se servent de thermomètres, est celui de 1709 : or cette année, par des températures de centigrades, la Seine, dans son milieu, resta constamment fluide. Les exemples précédents n’autoriseraient-ils pas à attribuer cette singularité, qui dans le temps fit naître tant d’hypothèses, premièrement à l’abondance des eaux, secondement à la faiblesse du rayonnement nocturne résultant d’un ciel couvert ? Les nombreux Mémoires qu’on a imprimés sur le froid de 1709 ne fournissent malheureusement pas les moyens de vérifier cette conjecture.

CHAPITRE VII
circonstances qui accompagnent quelquefois la formation
de la glace dans les eaux tranquilles

En retirant, dans l’hiver de 1821 de grandes masses de glace des lacs situés près de New-Haven (Amérique du Nord), on remarqua, dans des blocs épais de vingt-une couches distinctes, aussi nettement tranchées que le sont les bandes de l’agate ou du jaspe, ou les anneaux concentriques d’un tronc d’arbre. Vers le haut, l’épaisseur des couches variait entre et au bas, dans le voisinage de l’eau, elles n’avaient guère que ou Le décroissement d’épaisseur, sans être uniforme, ne laissait aucun doute. Si l’on compare les épaisseurs extrêmes, en considérant que le froid, au lieu de diminuer pendant cette formation successive, alla toujours en augmentant, on demeure