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fluence d’une force d’agrégation pour ainsi dire naissante, que les molécules peuvent s’arranger avec ordre et offrir des figures géométriques régulières.

CHAPITRE III
sur les glacières naturelles

Nous avons parlé dans le chapitre précédent de la glacière de Fondeurle, située dans le département de la Drôme, à quatre lieues au nord de Die. C’est une caverne de mètres environ de profondeur, qui se trouve sur le bord d’un plateau élevé de plus de mètres au-dessus du niveau de la mer. Un pavé de glace que l’on brise quelquefois pour en porter les morceaux dans les villes voisines, en occupe le fond, et à la voûte sont suspendues des stalactites dont plusieurs atteignent le pavé. Tout semble démontrer que ces glaces sont formées par la congélation de l’eau qui filtre goutte à goutte à travers quelques fissures de la voûte et qui se solidifie lorsque l’air intérieur est au-dessous de zéro. Cet air ne se renouvelant que très-difficilement, on conçoit la persistance des glaces pendant l’été.

On connaît plusieurs autres cavernes qui présentent des phénomènes analogues à la glacière de Fondeurle. Une des plus remarquables est celle des environs de Besançon. Elle se trouve décrite dans les Mémoires de l’Académie des sciences pour 1712. En 1727, le duc de, Lévis fit enlever par un très-grand nombre de chariots qui y venaient journellement, la glace tant des pyramides