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eaux pluviales dans les crevasses produit une dilatation suffisante pour ébranler et pour pousser en avant ces poids immenses. De telles causes, de pareils effets resteront toujours en dehors des prévisions des hommes.

Ceux qui se rappelleront les recommandations que les guides ne manquent jamais de faire quand on approche de certains murs de glace, de certaines masses de neige placées sur les croupes inclinées des Alpes ; ceux qui n’ont pas oublié que, suivant les assertions de ces hommes d’expérience, il suffit d’un coup de pistolet, et même d’un simple cri, pour provoquer d’effroyables catastrophes, s’associeront à la pensée que je viens d’exprimer.

§ 8. – Les montagnes de glaces.

Les montagnes de glace (les icebergs) descendent souvent sans se fondre jusque par des latitudes assez faibles. Elles couvrent quelquefois d’immenses espaces ; on peut donc supposer qu’elles troublent sensiblement la température de certaines zones de l’atmosphère océanique, et ensuite, par voie de communication, la température des tics et des continents. Quelques citations ne seront pas ici hors de place.

Le 4 octobre 1817, dans l’océan Atlantique, par de latitude nord, M. le capitaine Beaufort rencontra des montagnes de glace marchant vers le sud.

Le 19 janvier 1818, à l’ouest de Greenspond de Terre-Neuve, le capitaine Daymont rencontra des îles flottantes. Le lendemain, le bâtiment était tellement pris dans les glaces, qu’on n’apercevait aucune issue, même du haut