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terre offrent alors, même par le ciel le plus pur, des températures très-peu dissemblables, et le mélange de leurs atmosphères ne donne plus naissance à des brouillards. On voit que cette exception appuie plutôt qu’elle n’infirme l’explication précédente.

CHAPITRE XII
comment la neige empêche la gelée de descendre profondément
dans la terre qu'elle recouvre

Le froid, durant les hivers rigoureux, pénètre le sol à des profondeurs d’autant moindres que la terre a été plus tût et plus abondamment couverte de neige. Durant le rigoureux hiver de 1789, par exemple, la terre, suivant les expériences de Teissicr, se gela jusqu’à la profondeur de sur tous les points qui étaient restés couverts de neige, tandis que dans des places toutes voisines, mais d’où la neige avait été emportée par le vent, la gelée descendit plus bas.

Les agriculteurs ont constaté de bonne heure cette vertu préservatrice, à laquelle ils sont souvent redevables de la conservation des semences ; mais on ne possède que depuis peu d’années les éléments qui permettent d’analyser avec exactitude les divers modes d’action du météore.

Si les couches atmosphériques restaient invariablement à la même place, les températures terrestres, d’un solstice au solstice suivant, varieraient d’une manière régulière, sauf les petits accidents dépendants d’une plus ou moins grande pureté du ciel. S’il n’en est pas ainsi, c’est que