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cale du niveau de l’eau dans le réservoir au-dessus du point que l’on considérerait. Une tubulure, une simple lance de pompier implantée dans une partie quelconque du développement du tuyau, deviendraient donc des moyens de projeter de grandes masses d’eau sur les glacis de la place ; toute la manœuvre pourrait être effectuée par un seul homme, car elle se réduirait à l’ouverture de robinets préparés d’avance.

Ce serait aussi en tournant quelques robinets, qu’on mettrait les six grands réservoirs en communication avec les conduites de la ville et qu’on ferait naître, dans ceux de ces tuyaux qui traversent la plupart des quartiers, des pressions de 20 à 25 mètres. A l’aide de pareilles pressions, rien de plus facile que de porter rapidement de grandes quantités d’eau à tous les étages des maisons où se déclarerait un incendie, et cela sans le secours de machines, sans l’intervention des pompiers. Un tel résultat, très-utile en tout temps, aurait surtout un prix infini en cas de siége, ne fût-ce que pour rassurer les personnes qui, à mon avis, craignent outre mesure les projectiles incendiaires. C’est, au surplas, un point sur lequel je reviendrai.

J’ai parlé jusqu’ici de la très-grande utilité militaire du système hydraulique que je propose de combiner avec l’enceinte continue. Je vais prouver, en peu de mots, que de graves considérations de salubrité en commanderaient l’exécution plus impérieusement encore.

Le fossé d’une place est naturellement traversé sur toute sa longueur et dans sa partie la plus déclive, par une sorte de ruisseau qu’on appelle la cunette. La cunette