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anciens moyens de défense nous avons ajouté les fusils Perkins ou Perrot, et l’eau qui rendrait le passage du fossé si difficile !

L’eau des six réservoirs aurait d’ailleurs plusieurs autres genres d’utilité que j’indiquerai en peu de mots.

M. Flachon de la Jomarière proposa, il y a une soixantaine d’années, d’arrêter l’assiégeant au moment où il veut couronner le chemin couvert, en inondant les travaux. Il prenait l’eau nécessaire dans la cunette du fossé et la projetait à l’aide de pompes à incendie. L’essai de ce moyen de défense, en apparence si ridicule, fut fait en 1783 et donna des résultats très-satisfaisants : les sapeurs ne pouvaient pas remplir leurs paniers ; la terre devenait bientôt de la bouillie ; il était impossible de faire un épaulement, de continuer les travaux de mines ; les pompes produisaient enfin, suivant t’expression de Darçon, une très-mauvaise saison factice.

L’idée de M. de la Jomarière, si longtemps et si injustement négligée, avait été reprise de nos jours par le général Rogniat. Pendant les expériences de l’honorable général auxquelles je pris une part officielle en qualité de commissaire nommé par le ministre de la guerre, je reconnus, du premier coup d’œil, que les embarras provenant de la construction de la pompe, de sa manœuvre et de son installation dans le fossé, seraient toujours les principaux obstacles à l’adoption de la méthode. Ces obstacles, si l’on voulait, n’existeraient pas à Paris ; la pompe deviendrait inutile. Si un tuyau continu en fonte était couché le long du fossé et aboutissait à un des réservoirs, la pression aurait toujours pour mesure la hauteur verti-