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cubes. Les machines du Pont-Neuf donneraient ce produit en moins de trois jours et demi.

Dans le calcul dont je viens de présenter le résultat, j’ai supposé tous les fossés à la hauteur de 43 mètres au-dessus du zéro du pont de la Tournelle ; j’ai admis que leur niveau dépassait de 5 mètres celui du plateau de Belleville ; j’ai pris, enfin, pour la cote moyenne du fossé, un nombre que n’atteindra même pas la cote maximum. À ces chiffres, si excessivement exagérés, j’ai joint la supposition, non moins éloignée de toute vraisemblance, qu’on pourrait vouloir remplir l’ensemble total des fossés d’un seul coup. Après ces remarques, on comprendra quelle grande réduction devrait subir, en se plaçant dans la réalité des choses, le nombre trois jours et demi que j’avais trouvé. Cependant, il m’a semblé que pour imprimer une grande vitesse à l’eau débouchant dans telle ou telle portion du fossé ; que pour lui donner le caractère d’une véritable chasse, il serait convenable d’avoir sur le pourtour de la place de fortes réserves de liquides toutes préparées d’avance. D’après un premier aperçu, nous avons cru, M. Fourneyron et moi, que six réservoirs pourvoiraient à tous les besoins. Sauf meilleur avis, nous proposerions de les creuser sur la colline de Montmartre, au plateau de Belleville, à Ménilmontant, à Ivry, à Montrouge et à Chaillot.

Il est maintenant prouvé que la fortification continue de Paris peut être dotée de manœuvres d’eau extrêmement puissantes. Vauban déclarait que la ville serait imprenable, même avec des fossés secs ; combien cette opinion n’acquiert-elle pas plus de force, quand aux