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de place : à tout événement, deux fusils Perkins ou Perrot suffiraient pour l’empêcher de donner l’assaut ; enfin, maître de la brèche, il trouverait à la gorge du bastion un retranchement intérieur dont les feux le forceraient à rebrousser chemin. Il n’en faut certainement pas davantage pour justifier cette décision de Vauban, du plus grand, du plus habile preneur de places dont les annales militaires aient jamais fait mention : Paris serait imprenable. Je vais montrer, maintenant, qu’il serait très-facile d’ajouter de puissantes manœuvres d’eau à tout ce que Vauban avait proposé ou conçu.

CHAPITRE VII

de la possibilité de beaucoup ajouter a la puissance des fortifications de paris, par certaines manœuvres d’eau. — de la nécessité des machines hydrauliques a l’aide desquelles on opérerait ces manœuvres, pour assainir en tout temps les fossés de l’enceinte ; de leur immense utilité comme moyen de donner de la valeur a de vastes étendues de terrain, aujourd’hui presque improductives. — des approvisionnements en grain.

Il n’est nullement nécessaire d’avoir fait la guerre pour comprendre combien il serait utile en cas de siège de Paris, que les ennemis occupant les deux rives de la haute Seine ne pussent communiquer entre eux que par des ponts éloignés les uns des autres. Rendre à volonté la Seine inguéable, même en été, même aux époques des plus basses eaux, serait donc une chose immense sous le point de vue stratégique. Ce résultat, on l’obtiendrait sans difficulté à l’aide de portes mobiles établies au