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ment serré, tellement continu, qu’après peu de minutes, dans les expériences qui ont été entreprises pour juger ces armes, le large mur sur lequel un seul homme tirait en donnant une légère oscillation régulière au canon, n’offrait pas un décimètre carré de surface qui n’eût été frappé.

Ces moyens de rendre la brèche inaccessible, seraient d’autant plus efficaces que les fusils de MM. Perkins et Perrot occupent fort peu d’espace ; qu’ils peuvent être établis dans de très-petits réduits casematés ou blindés, sans exposer les servants à l’asphyxie, et que leur complète action n’exige pas même d’embrasures, mais une simple fente horizontale de la largeur des meurtrières des murs crénelés.

Laissons un moment de côté ces nouveaux moyens de défense, et remarquons que l’assaut ne réussit pas, qu’il n’est guère même tenté, lorsque l’assiégé a pu faire un bon retranchement à la gorge du bastion attaqué. Alors, en effet, si l’ennemi emporte la brèche, il se trouve débordé et dominé de très-près par le retranchement intérieur et n’a guère d’autre ressource que de redescendre au plus vite dans le fossé. Faire d’avance et partout le retranchement intérieur, ce serait s’imposer une dépense énorme : presque la dépense qu’a coûté l’enceinte principale. Voilà pourquoi on attend que l’ennemi ait nettement choisi son front d’attaque, avant d’entreprendre ce genre d’ouvrage et seulement sur les points menacés. Alors il est souvent trop tard : la garnison accablée de fatigues et la faiblesse de la population ne permettent pas d’aussi grand travaux. A Paris, cette