Ce fait incroyable je l’affirme en toute assurance, car mon illustre ami me l’a vingt fois répété.
CHAPITRE VI
Paris, même fortifié et approvisionné ne pourrait, assure-t-on, se défendre que très-peu de jours. Pour un aussi mince résultat, est-ce bien la peine d’avoir dépensé des centaines de millions ?
Si j’avais cru que Paris fortifié ne fut pas susceptible d’une très-longue résistance, je le déclare, j’aurais repoussé sans hésiter tous les travaux qu’on a proposés. Mais mon sentiment, sur ce point, est diamétralement opposé à l’opinion commune. J’adhère entièrement à la décision de Vauban : comme lui j’admets qu’entouré d’une ligne continue de fortifications bastionnées et revêtues, Paris est (j’emploie à dessein l’expression de l’illustre maréchal), Paris est imprenable !
Paris, dit-on, une si immense ville, ne peut pas être solidement fortifié. Une semblable assertion ne sortira jamais de la bouche de ceux qui ont quelque peu réfléchi sur l’attaque et sur la défense des places. L’immense développement de la fortification en fait le mérite ; la défense y puisera le moyen de devenir supérieure à l’attaque, résultat qui ne peut être obtenu dans les petites