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Treussart, par exemple, y manquaient. Lorsqu’il s’agissait d’un travail qui, suivant toute probabilité, devait coûter une centaine de militons, n’eût-il pas été convenable d’attendre que le comité fût au complet ? Au lieu de cela, l’administration voulut faire délibérer, comme représentant un corps de quatorze généraux, trois et ensuite cinq de ces officiers que le hasard avait retenus à Paris. Ce n’est pas ainsi que l’empereur opérait en matière de fortifications. Si on le dénie, je citerai des faits que j’ai recueillis de la bouche de mon ancien confrère à l’Institut, le respectable. M. Daru. On verra alors que Napoléon savait subordonner son avis, même sur des questions militaires, à celui des hommes spéciaux.

Cette déférence pour les hommes de l’art d’un mérite incontestable et incontesté, existait aussi dans le siècle de Louis XIV. Catinat veut fortifier Cassel ; il fait son projet. Voici en quels termes il l’adresse à Vauban : « S’il entre un peu de sens réprouvé dans mes plans, faites-moi une correction en maître, et, par charité pour votre disciple, supprimez tout ce papier barbouillé. »

Je placerai ici une observation qui sera le complément de tout ce que je viens de rapporter.

Le général Haxo était, parmi nos généraux du génie, celui à qui le Gouvernement de Juillet accordait le plus de confiance, puisqu’il lui donna la direction du siége d’Anvers. Eh bien, je déclare que jamais le général Haxo n’a été consulté sur les fortifications de Paris, ni officiellement, ni même par voie de simple conversation.